Ce que disent de nous nos réseaux sociaux

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Les réseaux sociaux sont actuellement le système de communication le plus puissant qui existe. Surtout si l’on inclut les plateformes de messagerie instantanée. C’est un « véhicule » au potentiel massif, le moyen le plus rapide de toucher de nombreuses personnes. Chacun les utilise comme il veut, mais il est certain qu’avec eux, nous fournissons une quantité énorme d’informations sur nous-mêmes. En sommes-nous conscients ? Est-ce la meilleure option pour notre vie privée ?

La nouvelle ère de la communication

L’ère numérique nous a apporté de nombreuses ressources pour faciliter nos vies dans divers domaines. Les plateformes de paiements en ligne, celles des cryptomonnaies, la banque électronique, etc. Nous savons maintenant comment retirer argent Coinbase, comment payer avec PayPal, nous effectuons des virements en quelques secondes, et bien plus encore. Si le secteur financier en ligne a évolué si rapidement, comment les communications ne le feraient-elles pas aussi ? L’évolution de la technologie nous a amené les réseaux sociaux. Et il est clair qu’ils sont beaucoup plus pratiques et nous permettent de nous exprimer et d’interagir.

Le succès a été indéniable. On estime que 60 % de la population mondiale (près de 5 milliards de personnes) les utilisent. Facebook à lui seul compte près de 3 milliards d’utilisateurs. Certaines personnes sont plus actives dans l’utilisation de ces outils, tandis que d’autres ont à peine d’activité. Mais la vérité est qu’il s’agit d’un changement de paradigme, car l’environnement numérique permet de créer du contenu et de le publier très facilement, ce qui incite de nombreuses personnes à partager une partie de leur vie et de leurs opinions sur le réseau, auquel accèdent des millions d’utilisateurs.

Et la vie privée ?

Les entreprises propriétaires de ces réseaux sociaux ajoutent divers avertissements et demandent la permission d’utiliser les contenus publiés par les utilisateurs, surtout parce que la loi l’exige. Mais nous avons tendance à accepter toutes les conditions et nous sommes responsables de ce que nous décidons de partager. Que contiennent ces contenus ? Des aspects de notre vie quotidienne, nos préférences, notre localisation, opinions politiques, préférences de consommation, identité de nos contacts et amis… Des informations qui peuvent être très utiles à ces entreprises. Mais pas seulement à elles.

En Espagne, une grande inquiétude a surgi après que des footballeurs célèbres ont été cambriolés chez eux il y a quelques mois. Il est soupçonné que les voleurs ont utilisé les informations que ces footballeurs publiaient sur leurs comptes Instagram pour savoir s’ils étaient chez eux à un moment donné et quelles étaient les caractéristiques de leur domicile. Certaines agences de recrutement consultent les comptes des réseaux sociaux des candidats pour connaître des aspects de leur vie privée. Et bien sûr, il n’est pas rare que les détectives privés se tournent également vers ces sources d’information.

Trop immédiat ?

L’une des grandes avantages de ces plateformes est leur immédiateté. Les utilisateurs l’apprécient énormément. En quelques secondes, je peux prendre une photo et la partager avec des millions de personnes. Il en va de même pour les opinions et les conversations avec d’autres utilisateurs. Mais serons-nous toujours satisfaits de ce que nous avons publié ? Bien sûr, avec le temps, on peut supprimer des contenus, mais il est possible qu’il existe des captures d’écran qui prouvent que ces contenus ont existé. Voulons-nous que ce passé reste accessible pour toujours ? Les débats sont fréquents concernant les changements d’opinion de certains politiciens, en utilisant leurs anciens messages sur les réseaux sociaux, ce qui nuit à leur cohérence et à leur image.

Le comportement consistant à partager trop d’informations personnelles sur ces réseaux est appelé « oversharing ». Et, évidemment, cela devient un problème. Surtout parce que, dans bien des cas, nous ne partageons pas seulement nos informations, mais aussi celles d’autres personnes, comme des membres de la famille, des amis, des collègues de travail, etc. Avec la rapidité à laquelle nous pouvons publier du contenu, il n’est pas toujours facile de réfléchir correctement à la dangerosité de l’information que nous exposons, tant pour nous-mêmes que pour nos proches.

Contenu multimédia

Un individu peut être relativement anonyme et partager ses opinions sur Twitter (aujourd’hui appelé « X »). Sa vie privée n’est pas totalement à l’abri, mais son niveau d’exposition est bien moindre que celui d’un adolescent qui enregistre une vidéo depuis sa chambre, en présence d’autres membres de sa famille. Ou celui qui fait une retransmission en direct, d’une durée d’une heure, via Twitch. Il semble facile de comprendre la différence entre ces situations. Mais, tout le monde en est-il conscient ? Il semble que certaines personnes ne réfléchissent pas toujours de manière appropriée avant de créer et de partager un contenu.

Pour certaines célébrités, cette tâche est bien plus planifiée. Elles ont des conseillers pour les guider et sont conscientes de l’impact de leurs contenus. Cristiano Ronaldo compte plus de 600 millions de followers. Kim Kardashian ou Beyoncé dépassent les 300 millions. Il est évident qu’aucune publication qu’elles font n’est laissée au hasard, notamment parce qu’elles font de la publicité pour certaines marques et, bien sûr, leur image personnelle est en jeu, qui constitue une grande source de revenus. En revanche, certaines personnes, jeunes et presque anonymes, ont beaucoup moins de contrôle sur ce qui peut arriver (aujourd’hui ou dans le futur) à leur vie privée.

Conséquences et solutions possibles

Parmi les différentes conséquences négatives de cette surexposition ou du partage irresponsable d’informations personnelles, figurent la perte de vie privée, le risque de cambriolages ou d’agressions, le cyber-harcèlement, l’usurpation d’identité, le vol de données privées, le spam, la détérioration de notre image publique ou de nos relations personnelles, les fake news et bien plus encore. Tout cela peut, sans aucun doute, avoir un impact important sur notre vie personnelle, professionnelle, académique, etc.

Et les solutions ? Eh bien, la première étape consiste évidemment à être beaucoup plus prudents dans le partage des aspects de notre vie sur internet. Il ne s’agit pas seulement de ne pas inclure trop d’informations personnelles (ce qui est déjà très important), mais aussi d’être conscients de ce que nous exposons inconsciemment (nos choix, notre style de vie, nos contacts, etc.). D’autre part, il est également nécessaire d’être conscients des données que les plateformes numériques vont utiliser et comment elles vont les exploiter. Presque personne ne lit, en détail, les conditions des contrats ; mais il est peut-être temps de le faire. Et, bien sûr, il faut bien connaître les lois qui nous protègent.